Alexandre Dumas :
Crevettes. - Tout le monde connaît ce petit crustacé qu’on voit sur toutes les tables bien servies mais qui semble y être plutôt pour l’ornement que pour l’utilité. En effet à peine vit-il deux heures hors de son élément sans mourir et il a besoin d’être cuit vivant encore. Rien n’est plus joli que de voir nager des crevettes dans un bocal; l’animal est transparent lui-même comme le cristal dans lequel il est enfermé; on voit tout son organisme intérieur et jusqu’aux battements de son cœur; vivante, sa chair semble être visqueuse, cuite elle est compacte et du plus beau blanc. Les crevettes des bords de la Manche sont renommées et celles surtout des environs du Havre qu’on appelle bouquet. Nous inviterons les touristes qui habitent le Havre ou Etretat à aller manger des crevettes, à Saint-Jourt, chez la belle Ernestine, et en effet, Ernestine est une belle et sage personne de vingt-huit ans, tenant un hôtel et ayant réputation faite sur toute la côte. Là, on mange le plus beau bouquet qui se pêche à dix lieues à la ronde; c’est le rendez-vous des gourmands du Havre, des peintres et des poètes de Paris qui ont laissé les uns des dessins les autres des vers à sa louange sur son album. Ce sont en général les femmes qui pèchent les crevettes en poussant devant elles un filet qui ratisse le fond de la mer et ramasse tout ce qui s’y trouve. Quand elle doit être mangée séance tenante, la crevette se jette tout simplement vivante dans une casserole pleine d’eau de mer bouillante, à laquelle on joint un filet de vinaigre; quand elle doit être transportée à Paris, on plonge la crevette vivante dans un chaudron d’eau douce avec un kilogramme de sel par quatre kilogrammes de crevettes, on la laisse bouillir cinq minutes et on la retire, on la mouille avec de l’eau froide et non salée qui lui donne pour le regard, une valeur égale à celle qu’elle conserve pour le goût. Outre la crevette servie comme on sert les écrevisses, on fait encore une foule de choses à la crevette que nous allons indiquer ici. On fait du potage à la crevette. Potage à la crevette. - Prenez 6 belles tomates,
Ingrédients :
Crevettes, citron, gingembre, avocat , grenade, riz noir, sel.
Pour la sauce (froide) :
Sachet de bouillon de légumes, farine de maïs, graine de fenouil, sel poivre, huile d’olive, eau.
Matériel :
Couteaux, passoire, chinois, casserole, presse citron, cuillère, mixeur plongeant.
Cuire le riz dans de l’eau salée (il faudra garder l’eau de cuisson).
Décortiquer les crevettes, réserver les crevettes et les carcasses.
Préparer le bouillon de légumes.
Faire chauffer de l’huile d’olive, saisir les carcasses des crevettes, brunir la farine de maïs, déglacer avec le bouillon de légume, rajouter les graines de fenouil. (écumer si nécessaire).
Mouiller à hauteur avec le bouillon de légume, couvrir laisser cuire, 45 minutes.
Passer au chinois et filtrer la sauce, réduire en portant à petite ébullition en remuant, laisser refroidir à température ambiante
Prélever le boyaux des crevettes.
Laver sécher les crevettes, les tailler en petit cube, presser le citron, filtrer le jus faire «tremper» les crevettes pendant une 1 heure,
Mixer le riz noir (texture d’une crème liquide rajouter de l’eau de cuisson), étaler en fine couche, parsemer de graine de sésame, cuire au four dans à 180° pendant une quarantaine de minutes.
Nettoyer la grenade, prélever la partie tendre du gingembre.
Nettoyer l’avocat, couper en morceau, mélanger avec le gingembre, mixer.
Mélanger les crevettes 2/3 avec 1/3 du mélange avocat, rajouter la grenade et le gingembre.
Sortir du four la tuile de riz noir laisser refroidir, briser la en morceau.
Mettre dans un emporte pièce le tartare de crevette «tasser», démouler, rajouter les tuiles de riz noir, au moment de servir verser la sauce froide autour.